Son récit figure une lecture rêvée ou révélée, donc un entendement de l’état des choses de la réalité:
Il propose sa propre lecture ou son intellection d’un monde enchanté originel: le She Sha du mythe indien (le serpent symbolisant l’éternité), ou le Shou égyptien qui fit se lever la réalité.
Il pose le début de l'univers dans l’espace et dans le temps, ou celui d'une divinité symbolique: un Bereshith à la manière de Moise, un Brahma à la manière de l'Indus, un Bagua chinois, ou bien encore un Buri et un Borr Boréens scandinaves;
Il pose la gestation cosmique progressive de nos galaxies dans l’espace: un Gan éden hébraïque, une Gaia grecque, des Gunas indiens, ou un Gunnîngagap nord européen.
Il pose enfin la Matière de la Nature : Une Mout et une Maat Egptiennes, une Ta-Mas indienne, une Tia-Mat mésopotamienne, une A-Materzu japonaise, une DeMeter grecque, ou encore une Matuta latine.
A l’image de MoShe, il figure un Shé-Ma, ou un Sh’Ma, et il somme avec lui les éléments d’une chimie (Sh-M) animée par un Shin ou un Feu, énoncés pour être entendus, et destinés à proposer une culture et un enseignement, donc des signes, aux hommes.
A l’image de Homère, de même mais à l’inverse, il figure selon les français une Ma-Shie (Makhe) désignant le combat et les épreuves aux quels Télé-Maque et Ulysse sont confrontés, et les repères d’une éducation, donc d’un Che-Min ou d’une échelle, pour l’Homme.
La figuration de la réalité qu’il propose est une formulation : au delà du récit, le mythe nomme l'histoire de l'univers et de ses héros fabuleux. Il les situe et les met en perspective en les nommant au regard d'une dimension mystérieuse : la Sat de l'Indus ou le Set d'Isis-Iset et de Seth son frère, et au regard de la matérialité du Mat de l'indus ou de celle de la nature du Noun (l’océan causal) et de la Nout (la voute céleste) des égyptiens.
Il est une figuration collective :
Il propose une figuration qui prend la forme d'un récit dont la formulation nomme les évènements, et dont les hommes, en se l'appropriant avec leurs propres mots, font à leur tour leur propre lecture : à l’image du Moïse de l’opéra d’Arnold Schonberg, le mythe livre l’entendement et la lecture de la Parole du buisson ardent du prophète, qu’Aaron lit et dit à sa manière, et que le peuple d’Israël lit et dit à son tour avec ses propres mots.
Il propose aux hommes une figuration qu’il leur appartient de lire et d’envisager à leur tour. Il pose ainsi les fondations de leurs cultures. Il offre aux hommes un support leur permettant d'élaborer leur propre représentation de l'univers, de son histoire, et de ses héros : il leur propose d'interpréter à leur tour sa lecture, son récit et sa formulation, en leur suggérant de se livrer - la langue hébraïque dit "Sepher" pour dire : le livre - à une relecture de cette lecture primordiale.
Il est l’objet de la lecture collective des hommes et à ce titre, il est aussi le support de la re-nommée: Akhilleus-Achille le héros de la guerre de Troie choisit de mourir jeune au combat, et marque ainsi sa préférence pour la renommée que la figuration du mythe lui assurera, au détriment de la préservation de son existence. Un enseignement que s’appropriera ultérieurement la dernière reine d’Egypte : Kleo-Patre.
Le Mythe est une objectivation orale :
Son récit fut dit par la parole avant d'être dessiné ou écrit avec le trait de la lettre. Ses mots étaient d'abord des sons ou les images orales magiques d'une oraison: des mantras indiens ou des medou neters égyptiens (des hiéroglyphes), destinés à l'intercession d'un Sha-Mane. La figuration qu’il proposait ainsi permettait de faire de l’état des choses de la réalité visible et invisible une notion ab-straite mais objectivable; et sa tradition était à ce titre transmise oralement, bien avant qu'elle ne fut transcrite avec le trait du dessin.
La lecture qu'il proposait tenait son existence de la manière dont ses mots étaient posés puis prononcés : elle n’était pas la lecture de l’image dessinée ou écrite à laquelle les hommes se sont accoutumés ultérieurement. Elle était, à l'image de la fonction de la moire Lakhesis du mythe grec, une manière de faire exister la lecture en déroulant les fils du texte du destin préalablement tissé par Klotho. Elle proposait à ce titre aux hommes une clef orale destinée à faire paraître – ou exister - une Lexis de la réalité, et à dé-couvrir à cette occasion l’occulte dissimulé à la perception du regard.
Sa Langue, indissociable de son récit, renvoyait comme toutes les langues au Langage parlé dont les hommes ont hérité du Grand bond oral de l'humanité : un ensemble de grammes constituant une grammaire universelle dépositaire de ces grammes.
Elle renvoyait à ce titre à un souffle originel, le Prana de l'indus avec lequel notre opéra nomme encore le So-Prano : une vibration, le Vak indien dont les langues latines ont fait depuis, la Voix et le Verbe, et une articulation consonantique de ce souffle et de cette vibration, qui fit Paraître la Parole dont le destin est d’être Perçue.
Le Mythe, enfin, est une figuration qui s'écoute :
Envisagé comme une figuration orale et collective, donc aussi populaire, le Mythe, permet d’obectiver la notion de culture : avec son récit et ses mots, il nomme l’objet qui paraît avec la parole, qui éclaire, qui est écouté et que les hommes envisagent.
Le récit et les mots du mythe grec renvoient en ce sens à Klio et Kalliope, respectivement les muses de l'histoire (du récit) et de l'éloquence (de ses mots). Il rappelle à cette opportunité que la langue de Péri-Klès et de Sopho-Kle a nommé ces muses, comme elle nomma Klotho, AKhilleus et HéraKlès, avec la syllabe "Kleu", dont elle avait héritée du Proto Langage indo-européen, et qui signifiait à la fois la « parution », « l’éclair », l'écoute consécutive à cette « parole », et « la re-nommée », l’éclat ou la gloire, consécutifs à cette écoute.
A l’image de la poésie de l’Illiade, le mythe grec d’Homère rappelle avec cette syllabe « KL », que « Kleos aphtiton » : « la renommée ne périt pas ».
Dit avec le proto-langage indo-européen: « Klewos ndhg hitom », il rappelle que la gloire durera éternellement parce que la rumeur et la renommée survivent à la mort du héros. Il associe ainsi l’objet paru qui montre et éclaire (KL), à la renommée (Kleos) envisagée du point de vue des hommes qui écoutent l’illumination (LK).
Dit avec les mots français, il rappelle que la figuration sonore orale – donc aussi « l’ora-Kle » - qui montre l’objet en l’absence de dessin, le fait donc paraître en le nommant, et suscite « l’écoute ». La langue française associe à ce titre cette syllabe à l’éKlat qui éclaire, à l’éKoLe des grecs, comme à la Klasse dont l’origine latine – classis – rappelle qu’elle désigne significativement « l’appel ». Akhille, nommé par Homère tient en ce sens sa renommée de l’écoute du mythe qui en fit paraitre son image avec le son de la voix.
Dit avec les mots de la langue allemande, le mythe rappelle ainsi qu’il est d’abord un son – « Der Klang » - qui s’écoute, ou une plainte – « Die Klage » - qui s’entend, et qu’il est le prétexte d’une intelligence de la sagesse – « Die Klugheit » -. Il rappelle avec cette syllabe, qu’être sage – « Klug » - revient à entendre clair - « Klar » -, et que la lumière peut donc être « Auf-Klärung ».
Dit avec les mots de la langue arabe, le mythe renvoie à une Parole « KaLaM », supposée avoir été dite par la divinité elle même, donc parfaite (l’arabe dit alors « KML » en inversant la syllabe) à l’opportunité de sa parution, et à ses mots, « KaLimeh », destinés à faire paraitre l’état des choses, à le montrer, ou à le révéler en suscitant l’écoute. Il rappelle qu’il est l’objet de l’acclamation et de la clameur, adressées à la Parole supposée révéler en le montrant l’état des choses de la réalité, et écoutée en tant que telle.
A l’inverse, le mythe rappelle que la syllabe renversée « LK » - la syllabe « LeuK » du proto langage indo européen – désignait le lustre ou l’éclairage posé par l’objet lumineux devant les yeux des hommes, dont les latins firent le mot « Lux » et les anglo saxons le mot « Light » ; la langue anglaise, qui ne pose pas le mot Culture, dit aussi en ce sens « Look », en renvoyant au héros mythique des scandinaves : LoKi, rappelant que la lecture est un regard fonction de l’objet observé, et que le lustre de l’objet lumineux suppose une défiance de l’observateur.
Dit avec les dénominations du mythe de l’Indus, LaK-Shi-Mi (LK), l’épouse de Vishnou et symbole de prospérité, est par définition destinée à montrer la fortune. Comme son époux, elle est enlacée par She Sha, le serpent immuable de l’éternité et de la transcendance, dont elle lit, et dont elle fait paraître et entendre, la richesse de la dimension (Shi-Mi). A l’opposé, le mantra Klim (KL) - qui rappelle la syllabe « Kleu » -, quand il est prononcé, est destiné à faire paraître au sage la connaissance de She Sha préalablement lue par Lakshimi, et grâce à laquelle il saisit l’âme de Vishnou et du Kama de la relation amoureuse.
Dit avec les mots des grecs, la moire Lakhesis (LK) se fait l’interprète d’une lecture du texte préalablement tissé par Klotho (KL) : elle le « révèle », le livre, et le met en perspective au regard du récit de l’Histoire que maitrise la muse Klio. Elle en révèle l’occulte (le verbe grec Kalyptein signifiant Dissimuler).
Dit avec les mots des méditerranéens, la Culture s’écoute, et le Mythe renvoie à une Langue que le Clerc propose à l’écolier : une « Clef » (KL) grammaticale, propre à éclairer le mystère de la Nature et de la réalité de l'état des choses – un Shé-Ma - en le figurant afin de lui permettre de l’écouter.
En résumé, le Mythe suggère un Schéma qui paraît ou prend forme ou Peau grâce à la Parole (les grecs disent en ce sens Poïein), donc une figuration qui éclate et qui éclaire, et une formulation orale qui nomme en se prêtant à l’écoute, et dont la Lecture qu’en font les hommes propose une Clef du mystère : une KuLture.
Les mythes sont à ces titres les pré-textes d’une épistémologie : ils proposent ensemble la logique d’une piste commune au linguiste, au phénoménologue, et au sémiologue.
Chaque mythe propose une piste linguistique en choisissant de nommer sa cosmogonie et ses héros avec les grammes d’une même grammaire : des phonèmes universels issus du grand bond oral de l’humanité;
Chacun propose aussi une piste phénoménologique en décrivant à sa manière une cosmogonie, et en suggérant à cette opportunité de privilégier un a priori culturel (un paradigme fondateur).
Chacun enfin offre à cette occasion de nommer des sèmes et des évènements de nature à renouer un fil phénoménologique universel, et à mettre en perspective ses sèmes et les récits qu’il contribue à nommer.
Tous renvoient ainsi ensemble à une piste sémiologique, en employant des sèmes dont la signification est universelle.
L’épistémologie des uns renvoie à ce titre par un jeu de correspondances à celle des autres, faisant ainsi du mythe, donc de l’ambiguïté du Muthos qui préside à sa langue et à son récit, le terrain commun de la recherche du phénoménologue et du linguiste : le Mythe réunit en ce sens les disciplines au sein et au moyen d’une même sémiologie par la grâce des pistes que propose l’épistémologie.
…Et les mots pour le dire : Du Vivant à la Zoon
L’Unicité Bi-Polaire de l’univers des asiatiques et l’éternité
La Dualité de la Nature des méditerranéens et l’immortalité
L’Unitarianism de la Totalité des nord-européens et la mortalité