Le lexique consonantique

La Parution de la Nature

G - Le « G » de la Gestation

Le sème « Gu » renvoie à la gestation, donc aussi à l’agissement qui la met en oeuvre. La langue allemande dit en ce sens « Gestalt ». Il prenait autrefois la forme du dessin hiéroglyphique de la main stylisée du Ma-Ge, destinée à grouper les éléments en leur donnant une forme nouvelle, dont l’écriture latine a conservé la forme initiale : la hampe supérieure dessine le pouce de la main ; le corps du dessin, ou sa jambe, en dessine le poing.

De même que le phonème "P" nomme l'apparition ou le départ en amont du PRocessus phénoménal de l’apparition du port de la catastrophe consécutive au cataclysme, le phonème "Gu" nomme à son tour la progressive or-Ganisation de cette catastrophe et sa gestation en aval, donc la Genèse phénoménologique; la Perse nomme à ce titre Gayomart, la première manifestation d’une vie humaine mortelle et organisée.

La dénomination de Gaïa, la mère et l’épouse de l’Ouranos des grecs (que nous assimilons souvent et maladroitement à Khtonos, la Terre auto-chtone, prononcée en français Chtonos), renvoie en ce sens à la base indo-européenne Gai / Gheu, de même que le Go ou le God (Dieu) des nord-européens, et elle signifie à ce titre la capacité de faire, d’épandre, et de dispenser, dont les langues ont fait par extrapolation la gestation des galaxies et des extrémités matérielles.
La Gonie des grecs comme les Gunas de l’Indus (les dimensions et les fils qui contribuèrent à tisser l’univers de l’Indus), ou le Ba-Gua des chinois renvoient de même à cette notion, et rappellent également, à l’image du Gan Eden des hébreux, de l’Ono-Goro (prononcé onogolo) des japonais, du Gard(en) de l’as-Gard et du Guinnungagap des scandinaves, ou encore à celles de l’Ogo et du Gwan des Do-Gons, que le phonème « Gu » qui initialise leurs dénominations est supposé signifier la gestation qui accompagne l’apparition du phénomène, en l’occurrence la catastrophe cosmo-gonique originelle.

Nos langues contemporaines recourent dans cet esprit au phonème « Gu » pour signifier la « Gestalt » et ses conséquences. La langue française dit aussi bien le Grain que le Gland, ou le Germe de l’Or-Gane en action : son Gramme, sa Grammaire et son orGanisation. La langue anglaise nomme avec ce même sème la croissance, la Growth, et la Grandeur du Great, comme elle dit, à la façon des chinois, le Gang de la bande ; à l’œuf des français dont le « F » renvoie au fil d’une filiation, elle substitue « l’eGG » qui groupe et qui génère, et qui est destiné à croitre (Grow). L’une et l’autre disent désormais le Gêne qui prédit la géographie anatomique de l’Humain ; et la langue allemande, qui a fait de ce sème l’initiale du Galaubjan du vieux germanique, dit encore à ce même titre Glauben pour signifier la croyance en un mystère de la gestation, et par extrapolation la croyance en un Gott, désignant une divinité de la genèse de nature à assurer cette gestation.

Le sème « Gu » est d’évidence symbolique et renvoie aussi bien au Génie propre à l’Humain, en mesure de générer et guider le Golem hébraïque - à l’image de la divinité générant l’Adam du Gan Eden -, qu’au Graal breton dont il entreprend la recherche et dont la quête serait de nature à lui permettre de rayonner à l’image de la lumière; il est en ce sens l’initiale logique du mot français Gouvernail sans lequel il ne serait pas de gestation du périple entrepris par l’Homme-Naute pour mener sa vie à bien.
Il renvoie par là au maître des écoles de l’Indus, Ganesha, le frère de Skanda donc l’autre enfant de Shiva, dont ce dernier a symboliquement coupé la tête, qui est le maître des catégories rationnelles, et à l’esprit de Géométrie (par opposition à celui de Finesse qui lui échappe en raison de sa décapitation) de sa Ganita (la science de l’Indus), conduisant à la maîtrise de l’agissement. Il est à ce titre employé pour nommer le Yo-Ga (Yuj), rappelant à cette opportunité le possible de la maîtrise psychologique en dépit des contraintes naturelles.
De même, il renvoie significativement au mot araméen « Gmar », que nous traduisons généralement par « Par-Fait », avec lequel la langue sémitique nommait à la fois l’achèvement de la réalisation et sa complétude, donc sa finalité, mais aussi sa cessation ou son terme, donc sa fin, et qui illustre par métathèse le pouvoir du MaGe.

Symbole d’une Gestalt ou d’une Gestation cosmogonique du macrocosme, mais aussi de l’aGissement de l’Ego du microcosme, et nommant à ce titre les Katé-Gories aristotéliciennes, le « G » est donc aussi le symbole du linguiste : il nomme en ce sens sa Gnose et son Dia-Gnostic.

Il rappelle que la Glossa des grecs (leur langue) a nommé avec lui le « Le-Gein » qui renvoie à la faculté de l’Humain de lire les signes intelligibles mais imperceptibles de la réalité, et d’en faire les Grammes ou les éléments (et non les unités) d’une Grammaire universelle, en les manifestant et en leur donnant une existence sous la forme d’une Lexis, différenciant à cette opportunité les Grecs des barbares, seulement en mesure de balbutier des borborygmes particuliers.

En nommant la Glossa avec la syllabe inversée (LG) structurant le mot « Logos », et en s’appropriant ainsi le concept du « LinGa » des shivaïtes (le sème de la manifestation), la langue des grecs a définitivement rappelé que le Langage oral renvoyait ainsi à la manifestation d’une réalité, dont la parution (la parole) témoignait à la fois d’une faculté de devination qui leur était propre (l’oracle originel de la Pythie) et d’une capacité de lui donner une forme en l’organisant pour la faire exister.

Elle a employé à cette opportunité le Gamma ( Γ ou γ), logiquement situé immédiatement après le « B » dans son ordre alphabétique - à l’image de Ganymède succèdant à l’Hé-Bé adolescente supposée verser le nectar aux divinités de l’Olympe -, destiné à signifier la manière dont le début phénoménologique, en l’occurrence celui de la phonémie, suppose ou conduit à une organisation grammaticale présidant à la forme définitive retenue par les hommes : l’Omega (Ώ ou ώ).
La langue anglaise légitimerait ce positionnement, à la manière du Bagua des chinois, avec le verbe « To Be-Gin », nommé à la fois avec le « B » du début phénoménologique et le « Gu » du verbe « To Gather ».