Avec le sème « D » du Dyaus, l’Inde a proposé dans cet esprit de nommer le Dharma : l’ordre cosmique, donc la loi de la perfection à laquelle les hommes sont supposés se plier, et selon laquelle le devenir qu’il laisserait deviner imposerait une dévotion.
En nommant le Dharma, elle a nommé ainsi une loi cosmique éternelle, entendue comme une détermination du devenir imposée par le conflit des puissances primordiales (Devas), de même que la Chine de Confucius a nommé le Dao, la voie imposée par la bipolarité constitutive de notre univers, dont les hommes ont retenu le déterminisme d’une déesse mère universelle – en l’occurrence la Durga indienne – inaccessible et matrone des destins de la nature et des hommes -, et la nécessité d’en respecter les principes directeurs– à l’image de Rama le prince charmant – .
En inversant la syllabe « Da » du Dharma, elle a donc aussi énoncé consécutivement les « ADitya(s) » supposés guider l’adolescent puis l’adulte: les douze principes souverains et l’art du rituel de la dévotion (Dak-Sha, par définition supposé être « DiK »-té par le « Sh » enchanté). Elle a associé en ce sens le déterminant supposé être imposé par l’éternité de la loi cosmique, à l’existant qui en est issu (l’étendue primordiale de l’Indus est nommée Aditi) : elle a proposé la définition des modalités d’une « Adresse », de nature à situer l’Homme du triple point de vue de l’espace (adresse comme lieu), du temps (adresse renvoyant à une conséquence téléologique), de sa morale (adresse renvoyant à redresser), et à sa communication avec son environnement.
L’Inde d’In-Dra a fait par métathèse de la syllabe « RD » de Ru-Dra (le Shiva dravidien de la rudesse et de l’ardeur), la syllabe « DR » du DhaRma, en rappelant à cette opportunité la conséquence de la loi cosmique que ce dernier imposait.
L’épopée du Mahabhârâta est à ce titre, au delà de la querelle des deux clans des descendants de Satyavati et de Santanu, le récit de l’opposition de deux manières symboliques (dualité) d’envisager et de nommer l’ordre de l’univers.
Elle unit en les nommant avec le « D » les héritiers d’une Satyavati essentielle, mais elle oppose avec son récit le clan de l’enfant de Dharma et de Kunti, YuDhistra, et ses quatre frères (tous époux de la même Draupadi), aux enfants de Dhritarashtra : ses deux fils, Duryodhana et Dushassana, et leurs frères du clan Kaurawa. Elle suggére ainsi que leur querelle renvoie à l’opposition de deux « Droits », l’un (celui de YuDhistra) renvoyant au destin imposé par le Dharma, triomphant à la fin du récit, et l’autre (celui de Duryodhana) renvoyant à l’ambition existentielle de héros destinés à périr en dépit de l’assistance de Bishma et de Karna.
La langue française, à la suite du latin a élaboré en ce sens avec les racines posées par la Mahabârathâ les mots « Ordre » et « Droit », l’un et l’autre structurés avec la même syllabe constituée des phonèmes « R » et « D » posés inversement ; elle a nommé à ce titre aussi bien l’ordre à naître d’un droit chemin imposé par un Dharma enchanté et le destin qu’il détermine, que le droit de la morale des Additis, destiné à structurer la solidarité de l’ordre universel, envisagé comme légitime quand il manifeste cet ordre supposé en vertu de l’expression de la volonté générale.
En associant le « D » déterminant et le « W » du mouvement, les égyptiens ont employé pour leur part, la même image de la direction suggérée par l’Indus, qu’ils ont cependant associée au renouvellement de la vie, et à cette opportunité à la notion de Doute (par opposition à celle de Certitude) :
En nommant Douat, la rivière traversée par le soleil pour se régénérer, mais aussi empruntée par le défunt destiné à la résurrection, l’Egypte a désigné avec le phonème « D » le lieu et le cheminement symboliques d’un éternel retour, à l’image de la notion indienne de Dharma, qu’elle a associée en revanche à une sotériologie (soter : salut) et à l’immortalité (et non pas à l’éternité).
Elle a nommé ainsi, en employant une base indo européenne (Djku) une rivière en mouvement « W » où l’embarquement était présidé par Anubis, mais dont la traversée mouvementée était en revanche patronnée par Rene-Noutet (Out signifiant l’enveloppe, et Nout la voute celeste), symbole de renouvellement et de renaissance, et à ce titre symbole du cycle existentiel permanent de la vie du défunt autorisé à renaitre.
En disant le « D », toutes les langues nomment le possible d’une disparité et d’une distribution, mais chacune, en le disposant à sa manière le met différemment en perspective, trahissant à cette opportunité un choix culturel : quand les langues sacrées renvoient avec ce phonème à un chemin de sagesse élaboré en vertu de la Direction imposée par un Dharma ou en vertu de la sanction imposée par une Douat suggérant la présence d’une Divinité, les langues profanes, en revanche renvoient avec lui à un cadeau ou un don (le Dorea grec de PanDore) déterminant la décision des hommes.
La langue française par exemple, inspirée du latin et du sanscrit, a retenu du Dharma, la définition d’un comportement supposé « D’Harmonie » (D’harma) : elle suggère dans cet esprit une morale fondée à la fois, sur le respect d’un destin dicté par la divinité, et sur la prise en considération d’une dualité distinguant le monde enchanté du Haut de celui matériel et existentiel du Bas.
La langue anglaise en revanche, exprimant une culture sceptique, a ironiquement retenu de la syllabe « DV » des Deva(s) et de la divinité, le mot Devil (le diable des anglo saxons) : elle suggère ainsi le refus de la notion de Divinité (le mot God renvoyant au Be-Ginning d’une gestation, et non pas à une origine divine), et la défiance au regard de cette notion.
A l’image du parti pris culturel des celtes, qui nomment aussi bien Da-Gda le dieu père primordial que D’Ana la déesse mère, et qui rejoint la manière dont les scandinaves nomment Wo-Dan leur dieu omniscient, selon lesquels le « D » de Dagba et de Dana renvoie d’abord au « D » de la base indo européenne « Deik » et du sanscrit « Dic », signifiant à la fois le constat tel qu’il paraît – donc le Data tel qu’il est donné à voir -, et la manière de le dire, la langue anglaise a privilégié une Distributivité biologique Darwinienne au détriment d’une Divinité mystérieuse et imperceptible.
La langue grecque pour sa part, qui n’envisage pas de divinité dans un univers chaotique, mais une téléologie dictée par des symboles théoriques tels que Gaia, Eros, Erebe, Nyx et le Tartare, a retenu la syllabe « DM » de Déméter, la déesse mère par définition dominante (DM) de la nature, et du « Daimon » de Socrate, à bien des égards démoniaque pour les croyants fidèles à leurs dogmes : elle a suggéré avec cette syllabe « DM » un génie familier ou personnel dictant à chacun son comportement personnel : « La Voix divine de mon démon familier, qui m’avertissait si souvent, et qui dans les moindres occasions ne manquait jamais de me détourner de tout ce que j’allais entreprendre de mal, aujourd’hui – dit Socrate en ce sens au moment de son procès – qu’il m’arrive ce que vous voyez, et ce que la plupart des hommes prennent pour le plus grand de tous les maux, cette voix ne m’a rien fait entendre ».