Le sème « W » a la particularité d’être aussi bien une semi consonne (W) qu’une semi voyelle (U) : il est dessiné par les latins avec deux « V » mais il se prononce « Wou » ou « Ou ». Il prend la forme dessinée d’un arc dont les deux branches concourent ensemble au lancer de la flèche (les anglais diraient qu’il dessine a BoW et qu’il lance an ArroW), et symbolisent le mouvement. Il désigne à ce titre le Mouvement de la Vie.
A l’image du Wu des chinois, les langues recourent au sème « W » hérité du proto langage indo européen (Wei), pour proposer de signifier avec lui un symbole dual à l’image de l’arc ou du bow, du mouvement de la vie et de son expansion dans l’espace ; l’Egypte nommerait un « Hou » que l’on envisage en raison de notre culture judéo chrétienne comme un verbe originel.
Toutes les langues recourent au phonème « W » pour désigner le mouvement de la vie, en l’employant à l’image de l’Indus, de l’Egypte, de la Chine et de la Grèce :
. soit en nommant le Nou (NW), la fleur de Lotus de Vich-Nou, porteuse d’une onde primordiale éternelle et infinie destinée à prendre une forme manifestée avec une Nada (l’onde existentielle de la nature), donc en suggérant à cette occasion la longueur, la fréquence et l’amplitude de sa dé-finition matérielle;
. soit comme l’Egypte, en nommant Noun (NWN), un océan causal, par définition mouvementé par sa vague première (Wave), ou en nommant Shou, par quoi tout se lève et se mouvemente. La langue anglo saxonne l’emploie à ce titre pour nommer sa Water comme son Work et sa Wheel, et ses conjonctions Who, Which, Where et When, mais aussi son « We » (le Oui des français) et son « Why ».
. soit comme pour le Taoïste chinois qui néglige le phonème « V », en renvoyant au Wu Ji qui engendre la bipolarité du Taï Ji, et aux deux principes : le Yin et le Yang (celui qui est exposé à la lumière du soleil, et celui qui porte en revanche l’ombre sur son dos). Il est alors le symbole d’un flux qui anime l’univers, au cœur de sa transformation et de sa mutation : pour le sage chinois, l’excellence suprême est à ce titre, comme l’eau (water) et le flux qui la caractérise : « les plus grands ne peuvent atteindre son extrémité ni sa profondeur ; c’est le grand enveloppant des multiples existences », et la sagesse est en conséquence le Wu Weï (le non actualiser) qui suggère de lire et d’accompagner le Wu Ji, plus que de lui résister.
. soit, à l’instar de la langue grecque qui ignore le « V » de la Vie, pour nommer l’Ou-sia, et avec elle, signifier ce que les latins désignent par le mot Sub-Stance (par définition située sous ce qui se tient et Stands), suggérant à cette opportunité que le « W » du mouvement résultant d’une animation de la Zoon serait le moteur de l’univers et des hommes.
Toutes emploient également et consécutivement ce même phonème, pour désigner aussi l’expansion ou la propagation du Tout manifesté :
A l’image de la Nout égyptienne, la voute céleste qui entoure l’univers, elles emploient le sème « Out » auquel les égyptiens ont fait un sort, pour désigner comme eux la notion d’enveloppe. Elles suggèrent ainsi avec lui l’image d’une outre, d’un contenant ou d’un enveloppant, destiné à apparaître en extériorisant son propre contenu et en l’enserrant ; les anglais disent en ce sens « Out » pour désigner l’externalité.
Le même sème « Out » suggère aussi la notion d’outil. Ulysse répond ainsi au Cyclope qu’il se nomme « Personne » : il dit en grec en ce sens « Outis », distinguant à cette opportunité l’enveloppe en cours d’évolution qui est la sienne, donc le rien ou le vide de l’outre, de la réalité Mé Tis qui signifie le « Quelqu’un » donc le contenu de sa personnalité, et en l’occurrence, la personne disposant d’une Metis (une intelligence ou une ruse propre à l’Homme) qu’il est sensé devenir en (o)utilisant son outre originelle.
Vocaliser le « Wou » contribue en conséquence à témoigner d’un triple pari culturel :
Le vocaliser avec un « A » comme le fait le mantra indien Awm, ou comme le prononce Moïse, Awr, suggère une origine métaphysique de ce mouvement et renvoie à ce titre à un monde enchanté : le Shesha de l’Indus dont la lecture par Lakshimi, la parèdre de Vishnou, est ou serait à l’origine de ce phonème; ou le Shin hébraïque (le feu) d’Aish, d’Aïshah, mais aussi celui du Bere-Shith, qui précède la lumière (l’Awr hébraïque : « que la lumière fut ! » de la genèse).
A l’inverse, les langues qui emploient ce phonème pour désigner un principe premier ou un pouvoir absolu, en initialisant avec lui sa dénomination, à l’image du Wu Ji chinois, du Wo-Dan de la divinité omnisciente des nord européens, de l’Ourknal germanique, ou de l’Ouranos et de l’Ourobouros des grecs, constatent le primat d’une nature qui ne doit rien à une monde enchanté. Elles expriment à cette occasion une culture du scepticisme : elles posent en le nommant que le mouvement de la Vie du « Wou » explique à la manière de Shakespeare le bruit et la fureur de l’histoire de la phénoménologie, donc aussi son « Will » et son devenir, et qu’il renvoie à l’image de la lance du Wodan des nord européens : Gungnir, dont le mouvement est irréversible et déterminant. La Volonté des français est en ce sens distincte de la (Wille) des germaniques et du Will des nglo saxons.
Enfin, si recourir au « W » revient à nommer le mouvement naturel de la vie dans l’univers, donc les flux de son animation, le recours au « Z » du Bo-Zon qui nomme l’animation et le déploiement propres à l’atome de la matière, donc sa direction mais aussi sa continuité, le met cependant autrement en perspective. Le Ma-Zda des perses, leur principe premier, comme leur Mythra, renvoient à ce titre au Zu-Rvan AK-aRa-Na : le « Wou » du mouvement de la vie est alors envisagé comme résultant du déploiement du « Z » (Zu) ou de sa métamorphose. (Zeus, le fils du Temps du Kronos/Khronos des grecs, dont la Zoon a vocation à animer l’Ousia de l’univers galactique de Gaïa, comme les deux premiers Kami(s) jamonais, Izanagi et Izanami, s’inscrivent dans cette même perspective).