Dessiné autrefois sous la forme d’une spirale dont les grecs firent ultérieurement la lettre « Zeta » (ζ), le phonème « Z » s’apparente au « S » ; il est comme ce dernier une consonne sifflante. Il s’en distingue cependant parce qu’il s’accompagne d’une vibration des cordes vocales, à la différence du « S », et qu’il se prononce aussi bien « Z », que « TZ » ou « TS » quand il est vocalisé avec une consonne dentale « T » ou « D » ( il s’apparente alors au « Tsadé » hébraïque).
Dit par exemple avec les mots de la langue germanique, il initialise quand il est prononcé « Z », Die Seele (prononcé Zeele), l’âme des français, et Das Sein (prononcé Das Zein), l’être ; il signifie ainsi le « Moteur » de la mutation de l’univers (le mot Moteur structuré avec la syllabe « MT » étant pris au sens premier de ce terme : il désigne l’élément moteur matériel hors sa connotation technique contemporaine);
Prononcé « TZ » ou « TS », il initialise en revanche la Zweisamkeit (prononcé Tsveisamkeit), qui désigne la qualité de l’être en deux (Tswein), sa gémellité et la bi-dimensionalité qui préside à la gestation de sa métamorphose. Il renvoie alors à ce dernier titre au Déploiement-Dépliement de l’univers : le Pli, le Dépli et le Repli – le « Zwiefalt » de Heidegger - qui en ex-Pliquent sa métamorphose et accompagnent sa « Gestalt » ou sa gestation : dire « Zu-vor » ( le « V » allemand se prononçant avec le « PH » ou le « F » du lien ou du pli Falte, Zuvor, se dit donc : Tzufor, que nous traduisons en français par « Auparavant ») signifie en ce sens très logiquement que le « Zu » fait le pli - (Die ) Falte - de la mutation (« l’Einfalt » de Leibnitz).
Il renvoie au « Zu » du mythe pré-zoroastrien des perses rapporté par le « Bundahishn », signifiant l’animation et le mouvement (Zu) d’un pli non fini originel dans le temps, « Zu-Rvan AK-aRa-Na », associé au principe de tranformation dans l’espace (le Ma de l’Ahu-Ra-MaZ-Da) d’une totalité matérielle auto-animée et auto-engendrée à l’image de Mythra ; Pierre Teilhard de Chardin nommerait ici le « Zéro absolu » d’une Nature matérielle et spirituelle à la fois, qui précèderait la Vie, et les biologistes évoqueraient le « Proto-Zoaire » d’un pré-vivant.
Il suggère la complémentarité, la confrontation, et l’alternance des deux principes (les deux versants d’un même Pli issu de la Latéralité horizontale et non de la verticalité) : MaZda, le principe lumineux, et Mainyu celui des ténèbres, à l’origine d’une illumination dont seraient issues les douze constellations de notre univers; et il renvoie au mystérieux Bo-Zon de Higgs qui anime le mouvement de l’atome par définition matériel.
Il rappelle en ce sens l’aN-Zu mésopotamien : l’aigle qui s’empara de la tablette des destins et la déplie depuis, l’incarnation des forces du chaos et de leur animation, sans lequel Guilgamesh n’aurait pas été en mesure de lutter contre Hum-Baba le maître de la nature, ni a fortiori d’imposer sa domination.
Le phonème « Z » contribue à ce titre à ex-Pliciter le débat des philosophes:
. soit que ceux ci l’ignorent en s’exprimant en sanscrit, privilégiant le « V » du Verbe et associant-assimilant ainsi d’un pont de vue uniciste le Verbe et la Chair ;
. soit, qu’ils le négligent en s’exprimant en latin ou en français, privilégiant en revanche un point de vue dualiste, distinguant l’essence de la matière, et envisageant une hiérarchie essentialiste entre le monde du Bien et celui du Bas;
. soit au contraire qu’ils ignorent le « V » du Verbe et adoptent un point de vue phénoménologique, suggérant que l’âme est d’abord « Zoon » comme le font les grecs, faisant de Zeus un enchanteur magique ;
. soit enfin, qu’ils proposent de recourir à la fois au « Z » et au « V » pour signifier et le Verbe et la Volonté (Wille) de la vie, et le « Zwiefalt » qui nomme le pli des deux versants, donc aussi la continuité de la matière au delà de son pli, comme le fait Heidegger, ou qu’ils envisagent à la fois un « Vaw » et un « Zaiin » comme le font les hébreux, pour signifier le double combat de l’Homme, Être ou Sein, mais aussi Etant, existant ou Dasein.
En s’appropriant ou non le « Z », les langues expriment à leurs manières un pari philosophique consistant à envisager :
. une unicité au sein de laquelle les réalités imperceptible et visible de l’essence et du manifesté seraient en osmose dans un univers bipolaire,
. ou en revanche une verticalité qui distinguerait deux réalités essentielle et matérielle dont les hommes imaginent qu’elles sont hiérarchisées, donc une dualité,
. ou bien encore une latéralité, donc une unité ou une totalité au sein de laquelle deux réalités visibles et invisibles co-existeraient au sein d’un même univers -– les anglo saxons évoquent l’unitarianism –,
A l’image du Sanscrit qui nomme la Vie du Verbe et le Sh de l’enchantement mais qui ignore le « Z », la langue latine (donc aussi la langue française) néglige ce phonème :
Le sème « Z » ne fut incorporé (ou réincorporé) que tardivement dans l’alphabet latin pour spécifier la prononciation de mots antiques, notamment perses et grecs, complétant ultimement un abécédaire qui s’en passait jusqu’alors.
Dans sa cohérence, la langue latine, inspirée des étrusques mais aussi de l’Indus, négligeait ce phonème à l’inverse des grecs, pour lui préférer le « V » du vivant, qu’elle substituait à la Zoon des Hellènes : à la différence des grecs, elle suggérait ainsi que la Vie relevait d’un Verbe originaire, et non de la métamorphose due à une Zoon.
Son abécédaire s’est donc enrichi pour des raisons fonctionnelles d’un nouvel et ultime sème. De la spirale verticale qui dessinait le Zeta minuscule grec, sixième lettre de l’alphabet, et qui s’apparente au dessin du nombre « 3 », elle a fait symboliquement la dernière lettre de son alphabet : un « N » horizontal ouvert vers le passé né ante et orienté vers l’avenir ex-post, pour dessiner le « Z », qu’elle associe au sème « M » de la matière.
A l’inverse, la langue grecque antique qui nomme (d)Zeus, mais qui ignore le « V » de la vie du verbe et ne vénère donc pas le « Sh » du charme, recourt au « Z » pour nommer l’animation de l’univers Kaotique. Au delà de la divinité olympienne, elle nomme ainsi avec le « Zeta » qui précède symboliquement « l’Eta », le « Theta » et « l’Iota » nommés avec le « T » du Tan de l’étendue (respectivement les septième, huitième et neuvième lettres de l’alphabet grec), une « Zoon » ou une âme biologique animant une zoologie élargie à la totalité de l’étendue de l’univers.
Voire, elle emploie ce même sème « Zeta », pour s’approprier des notions exprimées par la langue arabe, les situant ainsi dans une perspective Kaotique qui lui est propre : le Zénith qui désigne le sommet de la voute céleste, l’aZimuth de sa situation, et l’objectif de l’ascension des hommes, toujours repoussé vers le haut au cœur du Zodiaque, que reprend la langue française, sont des mots héllénisés avec un « Z » propre aux grecs.
A la différence des langues sanscrite et grecque, la langue hébraïque et la langue germanique qui témoignent à cette occasion d’un lien philologique avec l’orient mésopotamien, recourent à la fois au phonème « Z » et au « V ».
La première l’inscrit dans une perspective symbolique, faisant du « Zaiin » la septième lettre de son alphabet, succédant symboliquement à ce titre au « Vaw » ambigu (à la fois V et W) de la Vie et de son Mouvement et précédant le « Het » (Tet), signifiant ainsi le dualisme de la lutte propre à l’existence matérielle de l’Homme, complémentaire mais distincte de son combat pour la sagesse elle même.
A l’image de ses philosophes, la langue germanique qui privilégie le son « V » au « W » du mouvement pour signifier la Volonté de la Nature (Die Wille de Schopenhauer) et s’inscrit dans la perspective supposée être celle de la Perse d’avant le Zoroastre (« l’Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietsche), dit à dessein en ce sens et comme Mozart l’enchantement de Zarastro avec le « Z » qu’elle substitue au son « Sh » : un « Zauber » (Tzauber) , qu’elle met en perspective dans le Temps avec Zuvor (auparavant) où le Zu précède le Vor/For du pli, ou dans l’espace, Der Zustand (l’état) où le Zu précède la stabilisation de la situation et de l’institution.