Le lexique consonantique

La Parution de la Nature

Toute cosmogonie renvoie à un début de l’apparition existentielle de l’univers – sa manifestation ou son Big Bang – qu’elle nomme généralement avec la consonne « B », à l’image du Bundahishn des perses, du Brahma de l’Indus, du GeB égyptien, du Bereshith de Moïse, du Bagua des chinois, ou encore à celle de Buri et Borr, les pères fondateurs des récits Boréen et scandinave.
Chacune renvoie ainsi avec cette consonne au phonème « B », qui initialise la dénomination d’un point–limite dans l’espace et dans le temps du Tohou Bohou de Moïse, que l’Indus nomme le « Bindhu », et que la Perse envisageait comme un « Bundahishn » : un point de Bascule infinitésimalement petit qui désigne le moment et la situation, quand et où l’immatériel devient matière, dont Alain Danielou dit qu’il est « le premier instant dans lequel une chose n’existe pas, et pourtant va exister en un lieu donné ».

Le phonème « B » est donc à ce titre, par nature et à dessein, une consonne explosive, désignant le Bord qui précède nécessairement le Port du phénomène tel qu’il paraît, et il est en ce sens logiquement envisagé comme la première lettre des alphabets sémitiques, grec et latin après le « A » :
Il signifie l’impulsion précédant l’explosion de la forme : il est associé à l’em-Ballement du cataclysme qui précède et dont naît (Birth) la catastrophe. Il nomme le « Bord » ou le Bouleversement provoqué par le cataclysme, qui précède le « Port » de la forme renouvelée (transformée) prise par la catastrophe, donc parue après le cataclysme. La théorie des catastrophes de René Thom est fondée en ce sens sur la notion de co-bordisme, et elle donne à envisager le bouleversement cataclysmique du Big Bang comme une confrontation de deux bords.
Il rappelle de même que le Babil ou le Balbutiement du Bébé, comme le Borborygme du Barbare, qui renvoient à une expression orale première non encore articulée, précèdent une Parole mieux formulée, qui Paraît en prenant une Peau poétique (le Poïein des grecs) nommée avec le phonème « P », figurant ainsi alors objectivement, et exprimant formellement et définitivement, une conception de la Vie et de son existence.

Il est employé universellement à ces deux titres pour signifier (comme le fait l’Indus avec le mot « Bhutesha »), un début phénoménal de la pro-jection de la pensée et du temps.

La tradition de l’Indus distingue en ce sens Brahma parmi les trois symboles de sa trinité en le nommant avec le phonème « B » : si elle nomme avec le « V » Vichnou et ShiVa, respectivement le germe de la vie et son actualisation ou sa structuration, elle nomme Brahma avec le « B ».
Elle rappelle ainsi que « l’Immensité » (le nom que lui donne la culture française) de Brahma, issu de l’om-bilic de Vichnou (la fleur de lotus « Nou »), symbolise le début de l’univers existentiel animé par la grâce de Vichnou, dont la nature (Kriti) est structurée par Shiva.
Sa dénomination renvoie à ce titre au « B » du Bindhu de son début – à la fois premier instant dans le temps et premier lieu dans l’espace de la Kriti (la nature des indiens) - et au « Râ » sanscrit désignant sa manière de dispenser la vie sous la forme d’une existence matérielle (Ma).

Dans un registre comparable, l’Egypte a recouru au phonème « B » - qu’elle dessinait à ce titre comme un pied symbolique (), orienté vers l’arrière pour signifier l’impulsion (et ne pas l’assimiler à la marche) - pour nommer GeB, symboliquement représenté comme un homme couché sous la voute céleste de Nout et destiné à accoucher d’un univers matériel.
Elle renvoyait à cette opportunité au « Ba » - l’âme universelle des français ou l’animus des latins -, et au « ba » de chacun – la personnalisation du Ba -, à « l’Ou-aB » - l’âme - et à « l’iB » de l’ibséïté, qui nommait le cœur dont l’humain tient l’impulsion première de sa libido, et le possible de l’élaboration de sa liberté.
L’Egypte nommait en ce sens symboliquement les deux divinités qui présidaient au début de l’existence et à sa fin, donc au renouveau supposé attendre le défunt :
La dénomination de Bès, la divinité grimaçante supposée protéger les femmes en couches et favoriser la naissance du Bébé avant que l’enfant paraisse et Balbutie, était en ce sens initialisée par le « B ».
A l’opposé du Bès des débuts du Bébé-enfant, elle nommait à l’inverse Anu-Bis (l’In-Pou égytpien, enfant d’Osiris et de Neb-Hout sa sœur, par définition Né Ante), supposé valider au moment de la mort du pharaon, la bascule ou l’adéquation et l’harmonie préservées de son âme « ba » et de ce « Ba » (l’âme universelle animant l’arbre de la réalité) dont il avait hérités lors de sa naissance, l’autorisant à s’embarquer vers l’immortalité.
Le Livre des morts des égyptiens (Colonne V, Rituel de l’ouverture de la bouche) résumait à sa manière cette perspective symbolique et proposait en ce sens de « Naviguer en aval vers Busiris, et naviguer en amont vers ABydos (le temple d’Osiris) ».

Babel s’inscrit dans cette même perspective : Moïse, dont le récit de la Torah débute par le « Bereshith » et qui nomma « HaBel » le frère de Kain, s’est également approprié le phonème « B » - que les hébreux dessinent Beth : ב, ouvert de droite à gauche, donc lu vers l’avenir -, pour suggérer ainsi l’antériorité du bord : le Bohou du Tohou-Bohou -, qui précède la parution du phénomène, donc sa manifestation.
Au delà de la confusion des langues supposées nées d’un même langage universel que relate son récit, il a fait ainsi du « B » de BaBel (et d’HaBel), l’initiale de la dénomination de la base du bord philosophique, et celle de l’élaboration du Bohou politique qu’en bâtit l’entour :

« La » tour de Babel est d’évidence le symbole de l’élévation : elle désigne le Sym-Bole de l’opposition entre Nemrod le roi tout puissant qui souhaitait élaborer une tour du Bas de sa base vers une hauteur qu’il posait comme accessible aux hommes, et aB-Raham, qui en revanche, en quête d’aBsolu et inspiré par le discernement silencieux de la Binah hébraïque et de la con-naissance de la sagesse qu’elle lui offrait, s’en tenait à une Bénédiction du Ban venue d’en Haut.

« Le » tour de Babel, à l’inverse, est le Sym-Bole de l’élaboration du Bord qui préside à la base de la catastrophe politique : le Migdall Babel de Moïse, né du mélange ou du métissage opérés au sein d’un espace limité par ses bords, rappelle que le « Bad » Sumérien désignait originellement un mur ou une enceinte (le tour), et qu’à ce titre le phonème initial « B » de Babel - dessiné plus tard par les phéniciens comme une maison symboliquement ouverte, radicalisant aussi bien la Beth et le Bayit de la maison de Bethléem - était supposé suggérer sinon nommer le mur ou l’enceinte (le tour et non pas la tour) bordant un lieu de rencontre, un marché, ou une cité au sein de laquelle les hommes se mêlaient (le Burj Babil de la langue arabe, qui renvoie au Bab de la porte est de ce point de vue plus proche de cette interprétation).

Toutes les langues indo-européennes recourent en ce sens au phonème « Beuh » ou « Bhu », dont elles ont hérité d’un proto-langage, pour dire le dé-But, le Beginning, ou la Base d’un état des choses, qui précède son apparition – la langue allemande dit en ce sens « ÜBer », que nous traduisons maladroitement par « Au dessus », et « Bilden » pour nommer la Forme (les anglais nomment le Building), la Constitution, voire la Création -, et la façon de l’employer exprime à son tour le parti pris culturel des locuteurs :

La cohérence de la langue française distingue à cet égard avec ce phonème, le « Bio » objectif et basique de l’organe et de la Bactérie et de la Branche (qu’elle nomme avec le « B » en vertu de son héritage grec), de la Vie de cet organe (qu’elle nomme avec le « V » de l’Indus en vertu de son héritage latin) : elle dit la Blessure, la Brisure, le Bruit ou la Brulure de l’objet, et le Bras sans lequel il n’y aurait pas de brassage des choses ni de bouleversement préalable à la production; mais elle dit néanmoins la Vibration, le Verbe, et la Vitalité qui président à la vie du sujet qui bâtit, brise, bruisse, ou blesse fut-ce en fonction d’une Boulimie organique qui lui échappe. Elle distingue ainsi avec le phonème « B » ce qui relève de la biologie matérielle de la manifestation, de ce qui renvoie à une vitalité par définition insaisissable et enchantée qui l’anime.

La langue anglaise en revanche nomme à dessein avec le même phonème, dont elle a hérité d’une racine germanique nord européenne « Ber » ou « Bur », l’état de l’humain : le verbe To Be rappelle à l’angliciste que le devenir de l’Homme Boréen dans le temps comme son Body dans l’espace, sont situés et mis en perspective avec le « B » du Bifrost des scandinaves (leur Bridge mythologique), qui initialise les étapes de son existence : To Be, To Be Born, To Become, To Behave, To Believe, To Build, To Belong, To Break, To Blow, Before, Behind, Beyond, aBove …etc...
A la différence de la langue française qui assimile l’infinitif du verbe Être et le substantif de l’être, la langue anglaise renvoie au participe présent et au gérondif de To Be pour nommer le substantif Being. Il n’est pas à ce titre en anglais un Être (Being) eTeRnel, mais au contraire une existence évolutive fonction de sa présence, de son dé-But, de sa Birth, ou de son « Be-Ginning », à l’image de celle des pères fondateurs de la mythologie nord européenne (le Borée scandinave, comme la Brigitte et le Briant celtes), destinés à mourir, contrairement aux divinités immortelles de la méditerranée, et a fortiori contrairement aux symboles éternels de l’Indus ; dans sa cohérence, la langue anglaise traduit en ce sens les premiers mots de la Torah, « Bereshith Elhoïm Bara », par « In the Beginning God created ».

L’une et l’autre langues contemporaines témoignent avec l’emploi du « B » d’un a priori culturel :
La première, la langue française, témoigne de la dualité qu’elle exprime en différenciant les renvois au monde enchanté (avec le V enchanté du Verbe et de la Vie) et à la matière manifestée (avec le B de la biologie);
La seconde, la langue anglaise, assimilant en revanche l’être (To Be) et son devenir (To Become), témoigne en revanche d’un « Unitarianism » évolutionniste sceptique et darwinien, qui ne propose pas de distinguer le monde enchanté, encore moins une hiérarchie entre celui ci et le monde de la réalité perceptible ; voire, elle suggère comme les celtes la simultanéité ou la coexistence des deux dimensions d’une même réalité visible et invisible (l’expression de Hamlet, « To be or not to be », est en ce sens intraduisible en français, de même que le mot Abortion des anglais ne s’entend pas comme le mot Avortement des français).

Les réalités naturelle et surnaturelle se situent respectivement depuis la nuit des temps dans l’imaginaire des hommes, au dessus et au dessous d’une ligne d’horizon ou d’une ligne de crête (les chinois évoquent la ligne de faîte du Tao), que les langues indo-européennes désignent, et que la langue latine dessine, avec le sème « T ».
La ligne horizontale qui barre ce «T», suggère en ce sens symboliquement d’envisager le Toit du monde ou le bouclier d’un Teutatis (ou d’un Toutatis !) celte et gaulois dont la chute possible légitime toutes les peurs et toutes les colères de l’humain (Paul Diel dit : « Le grand effroi ») : une ligne de démarcation distinguant l’Horizon intelligible de la limite du perceptible, dont la tradition ésotérique a fait pour sa part la surface plane d’une Table d’émeraude, distinguant ce qui relèverait d’un monde d’en haut inaccessible aux sens de l’Homme, de ce qui appartiendrait à un monde d’en bas qui lui serait perceptible.

Cette ligne imaginaire rappelle que la culture orale des shivaïtes de l’Indus antique, dont nos langues Indo-Européennes se sont inspirées, distingue en ce sens deux dimensions complémentaires de notre univers, au dessus et au dessous de cette ligne d’horizon imaginaire que dessine le « T » :
La première, SaT(iva), Situe une dimension essentielle, surnaturelle et mystérieuse, au dessus et au delà de cette ligne horizontale du « T », au coeur de laquelle les fidèles imaginent trouver la sagesse et l’élévation au sein d’un Soit singulier et éternel.
La seconde, TaM(as) ou MaT désigne en revanche la dimension perceptible de notre monde naturel et matériel, en dessous et en deçà de la li-mite de notre capacité d’observation, dans laquelle le mythe grec situe les Titans, le Tartare, et Tantale, donc les Ténèbres. La matière, issue d’une existentialisation de l’essence des choses se situe pour les brahmanes au dessous de cette ligne d’horizon « T », et la syllabe « TM » se lit donc TaM ou MaT, selon le point de vue.

Cette même ligne d’horizon imaginaire rappelle aussi qu’à l'image de l'Indus, et quoiqu'elle l'ait mise différemment en perspective, la mythologie égyptienne, a fait de même du phonème « T » le sème nommant la li-Mite de la matérialité, donc aussi celle de l’imperceptible, en proposant d’envisager les deux dimensions de l’univers né de l’océan causal premier :
Le SeT (ST), symbole d’une essence immatérielle (le SeT désignant le trône égyptien, symbolique de l’assise et de la stabilité d’Isis-Aset) d’Isis, d’oSiris et de Seth;
et la Matière MouT et MaaT qu’elle a nommée avec la syllabe « MT », suggérant de distinguer ainsi la matière de l’aTome, par définition li-Mitée (MT), d’une essence infinie – l’Egypte se nommait elle même à ce titre « Ta Meri » (la terre qui attire – Mer - et réunit)- ; à l’image de la NeB Hout de l’Ennéade égyptienne le mot « OuT » désignait en ce sens l'enveloppe limitant la forme, et MouT - née d'A-Toum sa cause, nommée avec la même syllabe inversée - ; elle nommait ainsi en conséquence la matière de la réalité visible, telle que limitée par NouT la voute céleste.

La culture grecque a recouru à ce titre et à son tour au phonème « T » pour dire de même le « Tout » explicatif d’un « To-Poï » situant un évènement ou une circonstance : le Posé. Elle a dessiné en ce sens les deux lettres « Θ » (Theta) et « Τ » (Tau) pour donner à envisager symboliquement une élévation au dessus de la barre horizontale symbolique du « Θ » et/ou figurer en revanche une réalité siTuée ou Tombée au dessous de celle du « Τ » :
. elle a initialisé ainsi avec la première le nom d’Athéna - la déesse aux yeux de chouette susceptible de percevoir la lumière dans l’obscurité, donc de réfléchir l’intelligible – apparentant celle ci avec la dénomination de la Théorie ;
. et elle a initialisé au contraire le Timée destiné à décrire la Temporalité platonicienne avec la seconde (les français emploient le mot « Tomber » dans cet esprit), distinguant à cette opportunité deux façons d’employer le même phonème « T ».

Ainsi épelés avec la consonne « T », les noms d’ATlas, le héros mythologique grec malheureux qui porte le monde sur ses épaules, et d’AnTée ( l’enfant de la seule Gaïa, vaincu par Héraklès qui le soulève et le prive de son assise), symbolisent l’impossibilité d’une élévation au dessus de la matière.
En revanche, celui de Thésée nomme une dimension surhumaine, au même titre que celui d’AThéna, issue toute armée du cerveau de Zeus et dont le bouclier est le symbole révélateur de la faculté de réfléchir de l’être humain (et de sa limite). Athena comme Thésée nomment leur faculté d’envisager une dimension intelligible.
Théta à la différence de Tau unit en ce sens les deux dimensions complémentaires d’un même univers naturel (physique) ; et Boèce qui, du fond de sa cellule, envisageait la philosophie sur un piedestal, la figura en conséquence comme une statue prenant racine dans la lettre « Pi » - prenant ainsi « Pied » -, et s’élevant jusqu’à la hauteur du « Th » de la lettre « Théta », une Tête au dessus de la limite de la faculté de l’être humain, jusqu’à rejoindre la dimension de l’Athéna de la réflexion.

Le phonème « T » radicalise donc les deux syllabes qui situent les réalités surnaturelle et naturelle de ce que les français nomment l’éTat des choses:

La première est un héritage de la Tradition asiatique et orientale et nomme avec le « TR » de la Tara de l’Indus (qui était supposée faire passer vers la rive de la Tranquillité), l’au delà de la réalité perceptible: elle radicalise à ce titre les dénominations des Tan-Tra’s et du Kama-Su-Tra (Su-tra : au delà du beau) de l’Indus, les noms de l’ATrahasis témoin du déluge de la Mésopotamie, comme du Tari’q des arabes, et celui de Troie, la cité de Tro, au delà de la portée des ATrides parce qu’intraversable. La langue anglaise nommerait avec elle à ce titre le « Try » des sportifs au delà de la limite du Terrain.
De même que la langue grecque a nommé avec cette syllabe « TR » le Tartare, en le situant dans les enTRailles de la terre, le Nek-TaR permettant de survivre au delà de la mort, TiResias le divin devin, et Rome la Roche TaRpéienne, la langue française l’emploie pour signifier le Très, la Transformation, l’AuTre, l’Être, et l’Être pas du Trépas dans l’éTeRnité : elle désigne en ce sens avec cette syllabe, une Traversée au delà de la ligne de l’horizon que dessine la barre supérieure du « T », donc au dessus d’un toit imaginaire où les hommes imaginent situer le « R » éTRange de l’origine de la Réalité imperceptible, mais aussi, le Trop à l’image d’ATropos, la moire du destin qui en décide du Terme.

La seconde témoigne de l’influence de la culture grecque et du schisme qu’elle a provoqué en bouleversant la tradition orale orientale originelle après que la Tradition eut transité au delà de l’Hellespont. La langue française tient en ce sens de celle-ci la syllabe « MT » qui radicalise aussi bien la Matière que sa Li-MiTe, son MèTre, et par métathèse son TeRme. Elle signifie avec elle un autre point de vue : elle situe à l’image des grecs, non pas le toit de Teutatis ni le dôme d’une divinité, mais le plafond ou la coupole de la perception des hommes, impuissants à percevoir l’au delà de la phusis (la nature des grecs) : les copistes grecs ont nommé en ce sens la meta-physique d’Aristote. Elle adopte ainsi un point de vue ontologique qui témoigne que l’univers serait à la mesure de l’Homme, selon lequel, le Mythe, la Méthode, et le Mystère, dénommés avec la même syllabe « MT », guideraient alors les démarches de celui ou de celle qui souhaite s’élever au delà de la Matière (MT) qui l’environne, en tentant de répondre à la question posée par la Ma-Thla araméenne (qu’on associe au mystère et au questionnement consécutif à ce mystère) au disciple supposé rechercher et apprendre (le Mathetès des grecs).

Le « T » cependant ne dessine pas seulement une barre distinguant verticalement la Nature d’une Surnature. Il dessine aussi l’axe vertical du Totem du Talon à la Tête, et il suggère alors une latéralité horizontale :

Associé phonétiquement au « L » élémentaire, il radicalise en ce sens la syllabe « LT » qui nomme cette Latéralité, donc les deux versants d’un même univers, mais aussi par métathèse à la manière des grecs, le Telos de la distance dans l’espace et du devenir dans le temps, et il est à ce titre l’initiale du mot Téléologie et le symbole d’un pari culturel conséquentialiste.
Associé phonétiquement au « S » essentiel et en prenant la forme du Tsadé hébraïque ( צ ) orientée par son élévation, il radicalise la syllabe « TS » ou « TZ », et il figure la bi dimensionnalité de l’Être et la latéralité de son environnement : il nomme aussi bien le « Tsel » de Moïse, le côté de l’humain destiné à devenir Eve, que le Tsunami dans l’espace et le Tsuzuku dans le temps (la continuité) des japonais, ou le « TS » de Lao Tseu et du Zou Yi des chinois.

A la distinction hiérarchique et verticale des réalités naturelle et surnaturelle suggérée par la syllabe « TR », il oppose alors la différence horizontale des deux versants d’une même latéralité : au Charme enchanteur et hiérarchique et au Charisme de la Karmen (KR) du Bizet français, et à la Traviata (TR : au delà, Via : Voie) du Verdi méditerranéen et au sacrifice de son héroïne Violetta, qui renvoient au Tragique de la verticalité et de la dualité, répond en ce sens en écho le Zauber (TZauber) de Mozart le germanique et son (Z)arastro, qui renvoient au dépliement magique d’une même réalité bi dimensionnelle (Zweisamkeit).

En prenant la forme d’une croix, le « T » situe donc les repères de l’étendue de l’existence. Associé au « H » du monde d’en haut il signifie l’inspiration Théorique de Thot et des grecs, et son élévation. Associé au « P » il nomme la Topoïsation de Pan dans l’espace et le temps de la Nature, et il conduit ainsi à envisager à l’image du Tsadé la double dimension de l’être et de l’univers. Associé au « M » il renvoie à l’aTome de la Matière destiné à s’associer à d’autres atomes au sein d’une mitoyenneté (To Meet). La langue française qui suggère l’enchantement perdu nomme donc avec lui la « Chute » qui conduit à la déchéance.

Il est à ce titre l’initiale du verbe latin Texere : il renvoie au tissage ou au tressage du Texte (T) qui donne une existence (X), donc une étendue, à la pensée de Toxaris le scythe, et il situe le récit avec sa trame et sa syntaxe.