A la SaT(iva) qui nommait la dimension essentielle et infinie du monde enchanté, située au dessus d’un toit ou d’une ligne de crête dessinée par la barre horizontale du « T », l’Indus shivaïte opposait TaMas – son « Mat » - qui nommait en revanche une dimension, limitée, inférieure, et topoïsée à ce titre au dessous de l’horizon dessiné par cette ligne (cf ci avant le T »).
Sa tradition suggérait ainsi une dimension matérielle et pesante issue d’une manifestation (la catastrophe originelle de notre big bang), au sein de laquelle elle situait l’existant né de l’auto engendré Shiva, à l’origine de la structure de la réalité du monde de Manuh, le premier Homme ou le premier Hu-Main.
L’Indus empruntait à cette occasion la racine « Ma » du proto langage indo européen, que les Perses envisageaient comme définissant le principe de transformation Mazda, que l’Egypte employait pour nommer aussi bien Mout l’enveloppe physique de l’univers, que Maat qui désignait pour sa part l’animation cosmique propre à la forme matérielle, et qu’empruntèrent ultérieurement les grecs pour nommer l’aToMe, puis les latins, pour nommer Matuta, la divinité du matin, Matrice, Maternelle, et Motrice à la fois, et pour honorer les Matrialia.
Avec le phonème « M » chaque langue désigne en ce sens l’exact opposé du « S » de l’essence : son opposé existentiel tel qu’il est apparu après la manifestation de la catastrophe originelle. Les Mésopotamiens imaginaient à ce titre que ce fut le corps de Tia-Mat qui donna la voute céleste et la terre. Pour le shintoïste japonais, a-MaTeR-aZu (prononcée AmateLazu) est au cœur de la « Voie de la déité », renvoyant au Mika-Do, mot structuré sur la base inversée du KaMi. Pour les grecs, « De-MeTer » dame-terre, déesse des moissons et terre nourricière - donc aussi celle du mètre et de la mesure de la limite – maitrisait la matière manifestée, au point de déjouer le stratagème de Tantale. Les celtes dans un esprit comparable associaient au sein de la réalité le visible et l’invisible de Maeva (Medb), et le mythe celte rappelait ainsi son inspiration première : c’est au fonds du puits de Maeva ou de celui de Birgitt que naissait la vie issue du magma d’une matière première.
Le sème « M » contemporain qui se dessine comme l’opposé graphique du « W » du mouvement, rappelle qu’il tient sa forme de la ligne brisée du « N » de l’onde et du « Mu » avec lequel les égyptiens nommaient l’eau (élément matériel premier issu de l’onde de l’océan causal Noun). Il symbolise ce qui se manifeste ou parait et prend corps, voire donne l’illusion du corps comme Maya, du nom de l’illusion de la manifestation telle qu’elle fut nommée par l’Indus : il est en ce sens associé au Mor-Phée des grecs, dont les deux syllabes de la dénomination, ensemble, résument la façon dont la Forme Fait ; les mots Morphée et Forme, respectivement d’origine grecque et latine, expriment ainsi en ce sens un pari culturel, en distinguant deux façons de poser – poïein – les phonèmes « Ph » et « RM » pour nommer une MoR-Phe qui précède la forme ou une Pho-RMe qui prècède la Morphe.
Il présente la caractéristique de symboliser la manière dont chaque tradition envisage le manifesté - conséquence de la catastrophe première, ou de l’apparition de notre univers -, selon la façon dont, associé à une consonne, la langue l’emploie dans une syllabe qui la distingue :
Associé au « N » de l’onde, Il contribue à signifier une unicité de l’univers, à la fois Matière et Essence en osmose : il invite à figurer avec la syllabe « MN » le MaNifesté d’une origine enchantée à la manière du Manuh de l’Indus. Le Verbe de la vibration, l’Onde Nada qui en naît, sont en ce sens « Nés Ante » et à l’origine de la nature de l’univers, parce que le Verbe auto engendré se serait fait chair.
La Matière renvoie en ce sens à une Tri-Murti, et Manuh, le premier Man Hu-Main, dispose grâce à l’avatar de Vi-Chnou, et à l’image du Sha-Mane, du Mana (sa Manière) ou de la faculté magique de penser (le Mens des latins, le Mental des français, ou le Mind des anglais, sans lesquels il ne serait pas de Mania grecque ni de Manière française).
Par extrapolation, le Manju-Shri (l’épée flamboyante de la connaissance de l’Indus) désigne à ce titre le combat mené contre l’illusion, qu’autorise le Mana de Manuh et qui permet de cibler le Shri de l’enchantement de Lakshimi ; le Men-Tor d’Ulysse ou le pseudo mentor de Télémaque souffle ou suggère à ce titre et en ce sens la Méthode, voire le Mantra indien ou le Medou égyptien qui permettra à Ulysse ou à son fils de faire un choix avisé.
Associé au « T » de l’étendue du Tan, la syllabe « MT » - à l’image de la Mathla araméenne qui nomme la question du mystère -, distingue la limite de la matière de la nature et la métaphysique:
De-Meter la grecque est à ce titre le symbole d’une matière renouvelée et rythmée (à ce titre, sa fille Corée/Perséphone s’absente six mois sur douze pour rejoindre Hadès et priver ainsi la terre de son ensoleillement). Elle est en ce sens associée à la MéTa-Morphose et à la Mutation d’une Matière caractérisée par sa forme (Morphe), par définition opposée à l’infini ou au non fini d’une dimension échappant aux sens de l’être humain. Elle n’est pas cependant auto-animée, et c’est à Zeus d’intervenir pour réguler son animation (distinguant à cette occasion la Demeter grecque de l’Amatela-Zu japonaise).
Dit avec le « Z » de l’animation et la syllabe « MZ », il invite à imaginer que la Matière est auto animée, à l’image du Mazda des perses pré zoroastriens. Dans cette hypothèse, l’apparition de la Matière est due à elle même, et ne relève pas d’une essence ni d’un monde enchanté (sauf à le renvoyer à une Magie et le nommer Zauber comme le fait MoZart), encore moins d’une divinité, mais d’un « Pli » à la manière de Leibnitz (Ein-Falt). Nietzsche a affirmé en ce sens que « Dieu est mort », suggérant ainsi que la matière mazdéenne serait de toute éternité l’origine de la matière.
En nommant A-Matela-Zu, née de l’œil gauche de I-Za-Nagi, la divinité qui ordonne le chaos flottant de l’univers, le mythe japonais a associé à ce titre la matière et son animation. Il a proposé ainsi de figurer un symbole destiné à signifier que la Matière est aussi bien lumière et chaleur (Mater), qu’animation de l’univers (Zu), en différenciant Amatelazu de son parent Susa-Nowo, dont la dénomination rappelle qu’il renvoie à la fois à l’essence, et à l’onde primordiale à l’origine de la catastrophe initiale; et il a proposé d’associer Amatela-Zu à U-Zu-Ma, la déesse du matin ou la matuta japonaise, en faisant du phonème qui leur est commun, le « Zu », le symbole de cette animation ou de ce moteur propres au monde d’en bas, qui donne vie et mouvement à la matière.
Les dénominations d'Amatelazu et de sa sœur rappellent à cet égard que le « Zen » ne renvoie pas à une essence mystérieuse, mais qu'il renvoie en revanche - d’une manière comparable à celle de la Zweisamkeit des germains -, à une énergie naturelle et cosmique, et à la nécessité pour l'homme né de cet univers de s'harmoniser avec la musique (Zen) résultant de la vibration de l’onde de la nature.
Associé enfin avec le « D » du déterminant au sein de la syllabe « MD », le phonème « M » invite à imaginer au delà de la Magie, une Méditation, une Médiation, et un Médium, à l’image de la Medb des celtes (dont on a fait Maeva, et dont la vie naît d’une source ou d’un puit).
Les Medou Neters des égyptiens, que les grecs ont nommé Hieroglyphes, rappellent en ce sens que la représentation matérielle, quand elle est maîtrisée sous la forme de l’image orale ou dessinée, est de nature à permettre à l’Homme la méditation et à ce titre l’élévation par le réfléchi platonicien.
Les Médée et Midas des grecs rappellent métaphoriquement, que le Mot est en conséquence et de ce point de vue, au choix :
. l’instrument d’une médiation ou d’une médecine, donc un medium donnant accès à une réalité surnaturelle : Médée aide en ce sens Jason dans sa conquête de la toison d’or, ou,
. quand on en néglige la dimension médiumnique, le moyen d’un mode de communication : Midas prononce son vœu, et tout ce qu’il touche sera or, parce qu’il n’a pas pris garde à la réalité et à la profondeur du mot dont il a hérité, imageant ainsi par avance les mots d’Esope selon lequel la langue serait la meilleure et la pire des choses.
Il rappelle alors au linguiste la dénomination de MaDri, la seconde épouse de Pandu – qui, comme Kunti, dut au mantra d’enfanter -, qui précéda donc la chréienne Marie mais qui partage avec elle comme avec Sarah l’hébraïque l’annonciation – et en l’occurrence son énonciation du Mantra adressé aux Ashvins –, et qui nomme à ce titre la faculté de l’être humain de parler pour dire et diriger.