En associant le « L » au phonème « B » qui signifie le bord de toutes choses et l’impulsion antérieure à leur apparition, la syllabe « LB », exact opposé de la syllabe « BaL» et indissociable de cette dernière, désigne l’élaboration du brouillon qui précède l’éclat de la manifestation : elle rappelle symboliquement le LéBé métaphorique, l’ancêtre des Dogons qui mourut et ressuscita sous la forme d’un serpent et accompagna leur peuple jusque sur les collines du Bandiagara.
La Grèce a fait à ce titre du Labyrinthe de Dédale le symbole de la recherche de la sagesse. Avec lui, elle a désigné l’élaboration ou le labeur précédant l’action nécessaire à Thésée, dans sa quête du Minotaure dissimulé par Pasiphaé et Minos, et grâce auquel il fut en mesure de rejoindre l’ARianne des Origines. Le sème « L » suggère à ce titre, et à l’image de Dédale, d’éLaborer une manière d’être au cœur d’un Laboratoire symbolique, en l’occurrence un Labyrinthe, aux fins de connaître la sagesse, et le risque à naître pour les hommes imitateurs d’Ikare de s’en tenir seulement au plan sans en saisir la profondeur.
Par extrapolation, et dit avec la cohérence propre à la langue germanique, le « L » initialise les mots Le-Ben, Lie-Ben et Lie-Ber, qui désignent respectivement, et en l’associant au phonème « B », les notions de vie, d’amour, et de chéri de l’être aimé des français, suggérant une manière de les envisager en fonction de leur manifestation et de l’élaboration qui la précède, et non en vertu d’un verbe qui se serait fait chair.
Si la syllabe « LB » témoigne de l’élaboration, la syllabe « LG » témoigne à son tour du possible de la gestation qui lui est consécutive, et à ce titre d’une réflexion.
Dit avec le mot allemand, le « L » du Liegen et du Legen de Heidegger qui initialise le mot Licht (la lumière) rappelle que la langue française, à la suite du latin et du grec, a repris la syllabe bilitère « LG », qui radicalise le signe du Linga de l’Indus, et qu’elle s’est inspirée de la dénomination du Logos grec et de celle de l’eLegere latin, pour signifier l’Intelligence, donc l’élégance du choix du Legein grec ou du Legen germanique, permettant de glaner (GL) en les réfléchissant (Die Uber LeGung), les signes et les eidos (les formes ou les idées imperceptibles mais intelligibles) d’une grammaire symbolique.
En associant les sèmes « L » et « G », la syllabe « LG » renvoie à la notion posée par le verbe Glaner, qui désigne symboliquement la manière de réfléchir l’eidos et de collecter les grammes de la grammaire d’un Logos (un Verbe) supposé universel, donc de les rendre intel-Ligibles, et à celles de la Légitimité de la démarche et de la légitimité que donne cette démarche aux philosophes épris de sagesse.
Symboliquement, le « L » radicalise les dénominations des récits antiques, en signifiant la fonction, la manière d’Être, et leur nécessaire élaboration. Il rappelle que Klotho la moire grecque prédit le destin, mais qu’il appartient à Lakhesis la grecque comme à Lakshimi, la parèdre indienne de Vishnou, de le lire ou d’en découvrir la qualité (Kleos), d’en faire paraître la lecture, donc de la faire eKSister avec une Lexis grecque (KS ou X), et d’éclairer ainsi la lumière du Shesha éternel mais assoupi.
A l’inverse, quoique dans le même esprit, il contribue avec Loki, le héros fantasque de l’Edda nord européenne, à signifier le scepticisme anglo saxon, se défiant d’une lecture de l’imperceptible, niant à cette occasion la lecture de Lakshimi-Shri d’un monde enchanté, et associant au contraire le « L » de l’élévation à une Locura, une élucubration, ou à une illusion, synonyme de réalisme.
Loki est en ce sens le héros scandinave de l’Edda, qui constate le « Leuk » (ou le Look) du lustre et de l’éclat, qui nomme aussi bien Lak-Shimi l’indienne que Lakhesis la grecque et leurs facultés respectives de lire l’éclat du « KL », mais il symbolise dans le même temps par son agissement la capacité de nier la réalité d’une lumière existentielle dont l’éclat éphémère (sur les centaines de milliers d’années de son existence !!!) est destiné à disparaître et à périr au moment du crépuscule des dieux : les Ragnarok.
A l’image d’Hélène, l’épouse de Méné-Las (dont le nom rappelle aussi bien le Mana du Manuh de l’Indus que le Mens du Mental des latins, et le Mind des anglais), le « L » rappelle qu’il est associé à l’élévation. Il nomme l’héroïne lumineuse – Héliaque – séduite par la présence de Paris, l’enfant de Priam, et à ce titre destinée à pénétrer Illion l’intraversable au cœur de la Troade (et non pas l’héroïne d’un adultère sans intérêt !), et à accompagner l’élévation du héros blond, son époux, qui fait dans cette même Illion, avec Ulysse, l’expérience de nature à surpasser le Mens de l’esprit.
De même que la langue française témoigne d’une cohérence qui lui et propre avec le phonème « S » de la Sainteté et de la Santé et le « K » de sa Croyance en un Charisme de la personne, et comme la langue anglaise qui témoigne également de sa propre cohérence avec le phonème « B » du To Be et du Beyond et le « W » du Why et du How, la langue germanique qui exprime une culture de la volonté de la nature qu’elle nomme avec le « V » de Die Wille, cause et conséquence de son ambiguité (Zweisamkeït) et de son enchantement (Zauber), témoigne d‘un pari culturel avec le sème « L ».
Elle initialise à ce titre avec lui une famille cohérente de mots symboliques : avec le « L » du Liegen et du Legen de Heidegger qui initialise le mot « Licht » (la lumière), elle dit aussi bien « das Le-Ben » (la vie) que « Lieben » (Aimer), « Lieber » (le cher de l’être aimé) que « Leider » (le dommage), « das Leibe » (les entrailles) et « die Leiche » (le cadavre), que « das Leid » (la douleur) ou « das Led » (la chanson) ; l’amour (Lieb) est ainsi associé par l’homophonie à la chair (Leib) et à la souffrance (Leid) ; la passion (Leidenschaft) renvoie en conséquence à la souffrance matérielle plus qu’elle ne rappelle le Pathos métaphysique des grecs, et la compassion (Mit-Leid) se nomme comme une rencontre (Mit) avec la douleur de l’autre (Leid).