Chaque syllabe structurée avec le phonème « P » renvoie à ce titre à un ePoKhé Husserlien, ou un point de départ de l’existentialisation et de l’apparition phénoménologique.
Le sème « P » désigne en ce sens le Pas du départ de l’ap-Parition, son Passage, donc le Principe de l’état des choses. L’Egypte nommait en ce sens le Nil : Ha-Pi en le personnifiant, pour signifier à la fois le mystère et la production de sa crue, et elle le distinguait à cette opportunité du Taureau AaP (les grecs disent Apis), et des « Paat » d’une typologie première de l’univers manifesté.
Avec ce sème, la Grèce nommait à sa manière Pan, l’enfant d’Hermès, à la fois Penis de l’étendue tangible du Tan et Principe de son extension dans l’espace et dans le temps, à l’origine d’un Panorama de la Nature que la multiplicité de ses pas contribue à générer, et Pontos, né de la gestation de Gaïa et de ses galaxies, figurant à la fois la Pente et la route posée par avance par le Kaos originel.
En associant le « P » du Principe au « R » de la radiation et du rayonnement, la syllabe « PR » rappelle que le « P » fait Paraître « PR » la présence de la nature de l’univers, et qu’il renvoie à la totalité d’une étendue Tan (TN) qui devrait l’apparition de son existence et sa Présence à Pan.
Les récits indien et égyptien accouplent en ce sens leurs héros symboliques et ceux et celles que les méditerranéens envisagent comme des dieux, à un(e) PaRèdre qui est leur Pareil (PR) avec laquelle ils entretiennent une relation de type aNima-aNimus : chacun de leurs symboles héroïques essentiels est doublé d’une faculté de faire PaRaître parce qu’il est toujours une divinité symbolique qui lui est associée – l’origine du mot grec signifie « assis aux cotés de », mais la phonémie de la syllabe « PR » (du) de la parèdre enseigne aussi qu’elle désigne le processus phénoménologique à l’origine duquel est la divinité - et qui nomme sa faculté propre de manifestation et/ou d’incarnation.
Avec cette syllabe, la Perse antique nommait la Peri, à la fois génie et muse de la poésie, symbole de beauté et le plus souvent située à ce titre dans son Paradis. Avec la même syllabe, l’Egypte nommait pour sa part le « Per », qu’elle dessinait sous la forme d’une maison pour signifier le départ de la manifestation, et elle nommait en conséquence le Paraon : Per AA, au même titre qu’elle nommait Peret la seconde de ses trois saisons : soient respectivement, la personne et le Prince ou la période Printanière.
Dans le même esprit, et à l’image de l’Indus comme à celle de l’Egypte, la Grèce a employé cette syllabe « PR » pour nommer des symboles – comme le sont les Prosopons (les masques) théoriques de son théatre -, et proposer des métaphores relatives à l’apparition du feu ou de la foudre animant l’espèce humaine, à celle de la nature matérielle, ou bien encore à celle de l’eidos ou de l’idée :
Avec cette syllabe elle a ainsi nommé Prométhée, l’allié de Zeus, mais aussi celui qui l’a trahi au profit des hommes, signifiant en ce sens la promesse ambiguë faite aux hommes de maîtriser le feu du ciel, grâce auquel ils seraient en mesure de maitriser ensuite une nature animée et hostile, voire de leurrer la divinité avec leurs sacrifices.
Elle a nommé aussi bien, Priape dont le phallus symbolise la reproduction permanente, le sexe de son existentialisation et à ce titre le moyen de son paraître, que Perséphone, la fille de Demeter (la déesse mère de la matière), avec laquelle elle a figuré le rythme de la nature, rejoignant ainsi à sa façon la Pra-Kriti de l’Indus qui désigne la parution de la Kriti (la nature de l’Indus).
En nommant Persée elle a également proposé d’imager l’apparition de l’eidos résultant d’une méthode de réflexion : c’est en envisageant l’image de Méduse reflétée sur le bouclier d’Athéna (donc grâce à sa « réflexion » de cette image), que le héros exposé au risque de mourir en croisant le regard de la Gorgone est en mesure de la décapiter sans périr.
La mythologie grecque imprégnée de sa quête phénoménologique, illustre en ce sens avec le phonème « P » l’intérêt de saisir et comprendre le processus de la manifestation : Thésée doit se défaire de la forme imposée par le lit de PRocuste avant de poursuivre son chemin. Ménélas à PHaros doit composer avec celles de PRotée. PeRsée à lui seul incarne le héros en perçant le mystère de la réflexion grâce au bouclier d’Athéna, et en faisant de Méduse son trophée phénoménal.
Le héros grec est en ce sens toujours confronté à l’ap-parition avant de s’élever avec Pégase; et de même que le SPHynx de la tradition chute devant Oedi-Pe, le héros grec de l’apostolat chrétien a chuté de son cheval, et de Saül il est devenu Paul quand il a été conduit à poser les fondations de l’église avec les pierres de Ke-Phas.
En nommant le « PR » du principe préalable a priori, la syllabe « PR » princière est première, et prépare et précède la syllabe « PS » du Possible de la Puissance qui se constate Postérieurement. La langue française distingue ainsi avec ces deux syllabes, le Probable du Possible.
Avec cette syllabe « PS », l’Egypte a figuré à ce titre la Puissance du taureau sacré de Menphis que la Grèce a nommé en ce sens ultérieurement A-PiS, rappelant à cette opportunité que le Potentiel de sa divinité Ptah trouvait avec cette Puissance le moyen de son existence et de son extension.
Hatche-PSout la prêtresse égyptienne devenue Pharaon était exceptionnellement en ce sens le symbole du Possible (Psout) que permet le « Sh » du monde enchanté présumé de Shou : adoratrice d’Amon, la divinité de la reproduction, elle en était aussi l’éPouse, et à ce titre celle qui lui permettait de (se) reproduire chaque année (avec) la crue d’Ha-Pi (le Nil).
La Grèce dans le même esprit et à l’image des Atlantes, a employé cette même syllabe pour nommer à la fois le Comment (Pos) et le Possible.
En empruntant aux Atlantes le « PS » de la dénomination de Poseidon et en s’inspirant de l’A-Psou (l’océan primordial de la Mésopotamie), elle a nommé à la fois les contraintes nées du Possible de la contingence, et le Possible de l’Homme, donc par extrapolation sa Possession, face à ces contraintes (donnant ainsi à cette opportunité à envisager également le PeSsimisme): Kaly-Pso, symbole éternel de la contrainte pesant sur Odysseus et le retenant malgré lui, dont seul Zeus vint à bout, comme Psyché, à l’opposé, la rivale d’Aphrodite amoureuse d’Eros destinée à rejoindre l’Olympe en vertu de sa qualité, sont à ce titre deux dénominations renvoyant symboliquement au « PoS » du Comment et du Possible proposés aux hommes (et en l’occurrence par les femmes !!) dans leur quête de la sagesse. Dans sa cohérence, la langue grecque nomme donc « oPSi » l’apparence ou le visage rendus possibles par la Pyché, donc le spectacle que celle ci donne à voir.
L’emploi du « P » rappelle le Pari culturel de la langue qui en dispose :
Il est aussi bien employé pour nommer le Pandemonium ou l’enfer, que le Paradis des perses auquel celui ci est supposé être opposé, donc aussi leurs éventuelles périphéries. Il nomme Pan et son Panorama, et à ce titre il illustre avec une dénomination symbolique la Présence de la nature, mais il nomme aussi la Panique qui désigne la crainte suscité par les forces non maitrisables de cette même nature. Il nomme le Pathos des grecs sans lequel il ne serait ni empathie ni sympathie, mais il nomme aussi son excès et la pathologie que fait paraître la paranoïa. Enfin et surtout, il nomme à la fois la Parabole et la Parole, assimilant l’une à l’autre, et en faisant de celles ci ensemble le cœur de la sémiologie.
Au delà de l’univers de Pan, il en nomme aussi son art de vivre ensemble. A l’image de PLoutos, la Méditerranée a fait en ce sens de la syllabe « PL » qui associe le « P » du Paraître au « L » élémentaire, le symbole du « Plus », du « Plein », du « Plaisir » et de l’abondance qui résulte du lien, (les espagnols disent Placer) témoignant d’un pari culturel : Politique, Police et Politesse qui renvoient à la syllabe « PL » rappellent qu’elles sont toutes trois des dénominations du Plus sociétal et de ses moyens, et renvoient à leur tour au Pli implicite, du du-pliqué, et du multi-ple (Gilles Deleuze rappelle que « Plica ex Plica »).