Le lexique syllabique

La Parution de la Nature

G - La Genèse

Si le phonème « K » nomme une cause primordiale, mystérieuse, et originaire, le « G », dont la prononciation est phonétiquement proche de celle du « K » (« Ga » et « Ka » sont l’une et l’autre des consonnes vélaires, prononcées avec la langue posée sur le palais inférieur), formule à son tour, non pas une cause première, mais une gestation (Gestalt) de l’étendue dans l’espace et de l’avenir dans le temps, du Tan de l’état des choses, donc une cause seconde de la formation :
L’Egypte nommait à ce titre GeB, l’enfant de Shou « par lequel le tout s’élève » et de Tefnout, et l’époux de Nout, symbolisant la gestation de l’univers couché sous la voute céleste, donc aussi sa fécondité minérale et végétale.
Les psaumes des hébreux nomment ainsi avec ce même phonème le Golem, créature d’argile gigantesque, et symbolique du possible de la gestation quand celle ci est le fait de l’Homme, donc aussi du possible du risque pris par cet Homme.
Les nord européens emploient ce même phonème « G » pour nommer leurs God ou Gott gothique, symbole d’un Be-Ginning de l’univers et de l’humanité, et le Graal final qui autorise la maitrise de l’univers.
Dans le même esprit, les grecs, sur l’Agora qui les groupait, ponctuaient leurs phrases avec la conjonction « Gar » (non éloignée phonétiquement du Car des français en raison de la proximité du « G » et du « K », et que nous traduisons par : en effet), pour constater la cause et la conséquence de la transformation de l’état des choses ; et avec le « Gore » de l’Agora, ils signifiaient l’appropriation par le groupe des citoyens d’une opinion publique grégaire, voire d’une propa-gande (la dénomination de Pytha-Gore dont on dit qu’il fut nommé ainsi parce qu’annoncé – Gore - à sa mère par la Pythie, renvoie en ce sens à la fois à l’annonce par l’oracle et à la publicité « vul-garisée » du nom du futur philosophe).

Les syllabes structurées avec le phonème « G » renvoient à ces différends titres à une Gestation accompagnant l’apparition de l’état des choses de la réalité, comme à une or-Ganisation, née de la volonté d’agir pour répondre au besoin né de cette apparition (l’organisation est en ce sens une réponse en action) : nous disons aujourd’hui une Gouvernance ; les perses diraient Gayomart, nommant ainsi symboliquement et à la fois, le premier homme, la gestation dans l’espace, et l’organisation en devenir. De même, l’Yg-Gdrasil des scandinaves, l’arbre des neuf mondes aux trois racines, né de la dépouille d’Ymir assassiné par la triade des Wodaz, illustre à la fois l’unité de l’univers de la nature et sa fragilité au regard des Ragnarok du crépuscule des dieux.

Associer le phonème « G » de la gestation au « N » de l’onde de la nature renvoie à l’organisation première de la nature. La syllabe « GN » signifie en ce sens à la fois une Genèse et une Or-Ganisation, accompagnant un KaouN arabe, un Kan asiatique, ou un Can anglais.

A l’image du mythe de l’Indus, la syllabe « GN » nomme les Gunas de la Genèse de l’Indus et celles de la Gonie de son univers : les fils, les dimensions et/ou les qualités, qui tissent la toile de l’étendue des Tan-Tras, et le processus de son organisation. De même, Moïse nomme le Gan Eden au sein duquel paraissent Aish et Aïshah, Hésiode la Gonie des dieux (Théogonie), et la Chine nomme pour sa part « Ba-Gua » la mise en œuvre et la continuité d’une manifestation qui se caractérise par sa gestation.

L’apparition de l’univers renvoie ainsi à un Lin-Ga shivaïte, sème significatif, désignant le début de l’éclat premier Nada, dont les langues reprennent le phonème « Ga » pour signifier à leur tour la gestation de l’univers :

A l’image du mythe de l’Indus qui nomme les Gana (les catégories) issues des Gunas qui les tissent avec le phonème « Ga », et qui renvoie à ce titre à leur Genèse, l’or-Ganisation de la nature renvoie à un Gan-Eden hébraïque, ou à un ORo-Golo japonais au sein duquel cette dernière s’organise en incarnant sa volonté donc ses fonctions de reproduction et de continuité. Par extrapolation le phonème « G » signifie l’analyse qui caractérise l’être humain : la Ganita de l’Indus qui nomme la Science, et Ganesha (également nommé Ganapati), l’enfant décapité de Shiva, maître des catégories et des écoles, donc de ce qui peut être décompté, nombré, et classé.

Associer le phonème « G » de la gestation au « R » du rayonnement ou de la radiation renvoie à l’auGmentation – les anglais diraient Growth – de la nature. La syllabe « GR » nomme en ce sens à la fois le Grain qui permet cette croissance, et la Grégarité des éléments naturels, donc la solidarité de leur Groupe née de la multiplication de ces grains.

Au delà du Grain, elle nomme donc aussi le Gourou ou le précepteur dont la fonction n’est pas de transmettre le produit ni le constat du fait, mais de préparer à l’élévation en suggérant une agrégation des enseignements. Elle nomme en ce sens le Gramme dont la Grammaire est dépositaire : l’élément - et non l’unité – d’une agrégation.

Elle rappelle que les latins ont nommé l’Agere (l’Agir) l’Arkein des grecs, et signifiaient ainsi que le propre de l’être humain est d’œuvrer en agissant, avant même de produire en actualisant (Actus étant logiquement le participe passé de l’Ago et renvoyant à un résultat).

Associer le phonème « G » de la gestation au « W » ou au « Ou » du mouvement revient à signifier la faculté de l’Homme de se gouverner. L’arbre séphirotique des hébreux emploie à ce titre le « G » du Guimel pour nommer la gouvernance de l’être humain préalablement illuminé par la Binah ( la co-naissance), et il donne à lire inversement que cette gouvernance est une étape sur le chemin de cette même connaissance : il rappelle à ce titre que le suffixe MeL du Guimel renvoie au contenu à naître de la gestation, et il nomme avec ce Guimel la Gevurah que l’on associe généralement à la rigueur, mais qui désigne aussi par extrapolation la Gouvernance, donc le contrôle de soi et de son environnement.

Le mythe nord européen nomme symboliquement pour sa part avec cette syllabe : Gullweig, la puissance de l’or et la voyante qui l’incarne. Il fait de cette dernière le symbole d’une connaissance que les dieux s’efforcent de récupérer sans succès, par définition située sur un plan qui leur est supérieur, et relevant seule, à la différence des dieux mortels de la scandinavie, de l’éternité. Il nomme de même Gungnir, la lance de Wodan l’omniscient, avec laquelle celui ci frappait l’ennemi et sur laquelle étaient préalablement et mystérieusement inscrites les runes désignant les guerriers appelés à rejoindre la Wahalla de Wodan dans l’au delà.

La langue française de Montesquieu a fait un sort en ce sens au Gouvernement, désignant à cette opportunité l’institution ou l’organisation en charge du Groupe humain concerné, mais aussi de l’exécution des règles supposées régir les relations en son sein.

La proximité phonétique et symbolique du « K » de la cause primordiale du Kaos et du « G » de la gestation galactique de Ga qui en accompagne la Kosmo-Gonie, renvoie au pari exprimé par la langue : quand celle ci nomme l’Ego et l’Ergo avec le phonème « G », elle rappelle que ceux ci sont associés au « KS » de l’existence, à laquelle ils sont supposés donner ainsi l’illusion, le masque, ou l‘apparence d’une personnalité ou d’un prosopon (les scandinaves évoqueraient la providence ou le destin attribué à l’individu, Gipta ou Gaefa, donc « l’en-gagement » qui lui est imposé et qu’il est supposé respecter sous peine de périr).